PARIS-BREST-PARIS 2011. Du 21 au 25 Aout.
7200 km parcourus depuis le 1er Janvier dont les brevets qualificatifs de 200 à 600km.
C’est le kilométrage que je m’étais fixé, cela fera rigoler certains forçats du bitume mais pour moi qui en avait fait 5000 en 2010 …500 en 2009 et encore moins les années précédentes, ça pourrait vite faire des pourcentages affolants !
L’Homme et la machine se sentent donc en forme avant ce périlleux défi breton ;
Objectif Premier : Finir (90 Heures étant la limite horaire maximum)
Objectif 2 : essayer d’approcher les 72 heures afin de ne pas passer la nuit de mercredi dehors !
Je cale donc mon plan de route sur 75 heures en me fixant des temps de passages intermédiaires aux différents contrôles environ tous les 80 bornes.
Première évidence : pour tenir cet objectif, les temps de sommeil seront courts en sachant que je me dois à mes obligations familiales = Loudéac au km450 c’est le berceau des Hamon !!!
Arrivée samedi matin à Paris, notre hôtel se situe à 1.7 km du départ du PBP.
Opérations de contrôles des vélos et retrait des plaques en fin d’après-midi ; l’occasion de voir des cyclistes du monde entier (56 pays représentés) : les français sont minoritaires, on retrouve donc les allemands, italiens, espagnols mais aussi en grand nombre les américains et japonais, brésiliens et plus surprenant Taïwanais, portoricains …
L’hôtel proche du lieu de départ permet de se reposer un maximum : l’idée s’est d’accumuler le maximum de temps de sommeil, ça sera profitable pour la première nuit sur le vélo !
Départ :
Dimanche vers 15h00 nous sommes sur le site de départ à St Quentin en Yvelines avec nos 5200 « collègues ».
Les départs se font par vague de 400 et les heures passées sous un soleil de plomb (38° et pas un poil d’ombre!) sont déjà fatales à quelques-uns ! (insolations …)
Nous nous perdons déjà dans cette foule et je ne reverrai plus Benjamin avant longtemps.
C’est parti en musique et sous les applaudissements de la foule de supporters : pas facile ces départs en peloton avec des risques d’accrochages etc.
2 bonnes heures à vive allure, on est tous un peu euphoriques.
On est 3 ou 4 à tirer ce petit peloton d’une quarantaine, un cycliste savoyard me rejoint : il connaît Bagnols (heureusement que je porte le maillot du club !) pour avoir participé à Pâques en Provence.
Les écarts sont faits et on peut maintenant rouler sans se gêner, fini de s‘amuser il faut prendre le rythme de croisière + ou - 25kmh.
Lundi 01h00
Mortagne 140km halte ravito. 30 min de pause = plat de pates et c’est reparti.
Une nuit superbe pour rouler, presque chaud et temps clair.
Lundi 04h40 05h00
Vilaine la Juhel 220km premier contrôle.20 min de pause, sandwich et coca (pour le sucre)
Bien sûr à chaque fois le rituel du remplissage de gourde (je tourne à l’eau pure dans laquelle je rajouterai une seule fois sur le parcours du sel et du sirop de citron)
Lundi 10h00 du mat’ = On est en Bretagne !
Fougères 300km 2éme contrôle et première bière pression (pour les sels minéraux bien sûr) pour fêter le retour au pays !
Et ça repart 30 min plus tard.
Dans l’ensemble je m’arrête peu à ces différents contrôles ce qui a aussi pour conséquence que je roule très peu avec les mêmes personnes qui pour la plupart stoppent plus CQFD !
12h46 Tinténiac, contrôle rapide et je repars dans la foulée.
Contrôle surprise 2h plus tard (c’est pour dissuader les petits malins qui ont une assistance voiture et qui seraient tentés d’en abuser !!!!!) Je profite de ce ravito supplémentaire pour manger ma première galette-saucisse et une bière d’une fraicheur inoubliable !
Il fait chaud, les orages sont annoncés.
17h30 Loudéac 450km
Beaucoup d’émotion pour moi parce que c’est dans cette région de Loudéac que j’ai passé ma jeunesse…
Passage sous l’arche d’arrivée, Grande foule qui s’est déplacée, c’est la fête ici tous les quatre ans !
Direction chez ma mère à quelques encablures de là, la champagne est déjà ouvert il serait donc impoli de ne pas trinquer ! puis 45 min. de « sommeil » = c’est le premier depuis St Quentin.
2 sandwichs garnis de pleins de bonnes choses dans la musette et ça repart.
22h30 Carhaix 520km -allure soutenue pour ces 70 km ! je me sens poussé des ailes.
Contrôle et …
L’orage gronde d’un seul coup : c’est le déluge !
1 bonne heure d’arrêt, en fait il n’y plus grand monde qui arrive à ce contrôle et ceux qui y sont présents comme moi ne sont pas vraiment pressés de repartir ; certains décident finalement d’y passer le reste de la nuit au lieu de dormir à Brest … je préfère ne pas rouler seul sous cette pluie battante en sachant que la portion du parcours vers Huelgoat est sinueuse et en pleine forêt glaglaglalga !!!!!!!
Mais de l’autre côté il ne sera pas dit qu’un breton aura eu peur de la pluie donc je fais le « beau » en repartant tout seul.
Ca sera les seuls moments un peu stressant de ce PBP, 2 cyclistes sortis du bout du monde me rattrapent mais ils roulent fort et je n’arrive pas à les suivre très longtemps.
La pluie et la buée sur les lunettes me gênent, mes phares ne sont pas assez puissants dans ces conditions surtout en descente = Tout me gonfle : je mets ça sur le compte de la fatigue alors je décide au premier village venu de me caler dans un coin abrité (station de nettoyage voiture ou quelque-chose qui y ressemble), couverture de survie de sortie (je suis détrempé)
30 minutes plus tard je commence à voir réapparaitre des cyclistes, la pluie semble se calmer un peu et c’est donc reparti.
La route jusque Brest me paraitra interminable.
Mardi 6h45 7h45
Brest, très long parcours en ville avant de trouver le contrôle, accueil assez froid comme la température 13°
36 heures déjà depuis le départ (je tiens mon objectif des 75h !)
On est à mi-parcours et c’est très bon pour le moral.
D’autant plus que dans 150km je serai de retour à Loudéac avec idée d’une longue pause de 3 heures ou plus ?, du rêve qui peut devenir réalité si je ne traine pas en route !!!!!
Donc casse-croute rapide et je chevauche ma monture sous la bruine et le brouillard (en fait je n’ai strictement jamais vu les alentours de Brest, la mer …)
Coup de pompe au bout d’une demi-heure !!!!!!! Bâillement, soudainement pas envie de rouler : il faut gérer une nouvelle « crise » de sommeil : je me cale cette fois-ci dans un abribus de l’agglo brestoise toujours avec la couverture de survie ; la machine se rallume 20 minutes plus tard en route pour Loudéac.
Message de Benjamin : il a à peu prés 5 heures de retard sur moi mais il va stopper plus longuement à Brest, je lui dis qu’il a raison mais attention à ne pas perdre trop de temps non plus …
Mardi 12h00
Carhaix 696 km
Quasiment roulé seul sur ces 80 km, on croise la foule cycliste qui file sur Brest.
Contrôle rapide (j’estime être facilement dans le premier quart des concurrents = pas de bousculade ni aux contrôle ni aux ravitos ; pas d’attente et on est bichonnés.)
Passage à Plounevez-Quintin ou je me recueille sur la tombe de mon père (c’était une promesse que je m’étais faite)
Mardi 15h30
Loudéac chez ma mère.
douche express, repas chaud de la « mama » puis 1h15 de repos dans un vrai lit.
Que du bonheur !!!!!
Je pointe avant 18h00 au contrôle ou je retrouve ma sœur, beau-frère etc.
Il reste donc 450km pour terminer ce périple : physiquement tous les voyants sont au vert, idem pour la monture, moral gonflé à 150 %
J’avale les 85 km suivants en moins de 4 heures, avec au milieu un nouveau contrôle secret ou on perd facilement 30 minutes.
Je suis dans le créneau des « moins de 80 heures » et je me retrouve souvent en peloton avec des équipes étrangères constituées d’une dizaine de coureurs qui tournent fort.
C’est donc avec une équipe espagnole que je relaierai pour atteindre Tinténiac.
Mardi 22h00
Tinténiac 858 km.
Courte pause pour essayer d’être au plus vite à Fougères.
L’équipe espagnole stoppe plus longuement, je repars seul pour 60km.
Conditions idéales pour rouler.
Mercredi 2h00
Fougères 918km Contrôle et super repas au self du lycée.
3 heures d’arrêt bien mérité.
On parle avec les organisateurs, entre bretons on se reconnaît vite !
Ce sont pour la plupart des bénévoles du club de vélo du coin.
Il n’y a plus de place dans le petit dortoir officiel, mais d’un clin d’œil je comprends qu’on va vite me trouver un coin douillet …. Une pièce pour moi tout seul avec un matelas (c’est l’espace que se réserve les bénévoles)
Entre 1 h et 1h30 de sommeil, je ne sais plus à vrai dire !
Le fait de rouler à « domicile » est réconfortant, psychologiquement bien sûr mais aussi pour toutes ces petites attentions.
J’ai toujours eu l’idée qu’il ne pouvait rien m’arriver de fâcheux de côté-là du PBP !
Reste à gérer les 300 km restants jusque Paris.
5h00 du mat’ en route pour la dernière journée.
80km pour l’étape suivante, pas grand monde sur la route, un couple d’italiens, une petite équipe danoise et quelques vélos couchés allemands, pas de français.
Mercredi10h00
Vilaine la juhel 998km
Arrivée type tour de France avec le speaker officiel etc.
Chocolat et superbe part de flan pâtissier au menu.
La météo est une nouvelle fois très favorable 25° grand ciel bleu, pas de vent.
J’en profite pour répondre à tous mes sms et de passer quelques coups de téléphone.
Appel de benji, il est parti depuis 2 heures de Loudéac = il a maintenant 15 h de retard sur moi ce qui veut dire qu’il est entrain de jouer méchamment avec les barrières horaires, il doit lui rester 1 ou 2 h d’avance sur l’horaire fatidique. C’est jouable mais il n’a plus de marge pour ces derniers 400 km.
11h00 en route !
Je rejoins rapidement une équipe américaine constituée d’un tandem et de 5 ou 6 solos
Ca avance « relativement » vite sur ces routes vallonnées.
En fait la totalité du parcours (mis à part une portion entre Mortagne et Paris) est constituée d’une succession de côtes et de descentes, on parle de 365 côtes sur le PBP, je ne sais pas si c’est vrai mais en tous les cas je comprends mieux le dénivelé qui approche les 11000 + sur 1230 km !
Mercredi 15h00
Mortagne en Perche 1078km avant-dernier contrôle !!!!!!
30 min de pause mais quand même le temps de déguster un superbe jambon braisé-purée, j’aimerais être à Paris avant la nuit.
87 km pour la prochaine étape, je roule avec 2 parisiens qui arborent fièrement le maillot de l’Ardéchoise.
Eux aussi en voyant le maillot de Bagnols et me disent qu’ils étaient dans la région pour Pâques en Provence, décidément !
Coup de fatigue vers 17h00, même rituel : couverture de survie et 30 min de pause dans un pré au soleil.
Mercredi 19h00
Dreux 1165km – Contrôle éclair.
Et une équipe d’une dizaine d’italiens furieux pour terminer.
Pendant 30 minutes (sur du plat pour une fois) le compteur s’affole aux alentours de 35kmh
Je suis sans prendre de relais, c’est un géant qui tire la locomotive (on a l’impression qu’il mesure 2 mètres).
Le parcours redevient vallonné, je ne sais pas s’ils continueront à ce rythme là mais pour ma part c’est la sagesse qui l’emporte et je lève le pied (enfin les deux)
La nuit tombe avec des petites portions à plus de 15% sur des petites routes forestières, je reviens sur la plupart des italiens, on finira ce PBP ensemble.
L’arrivée sur St Quentin est bien longue, tours de ville, nombreux feux rouges etc.
Mais finale en grande pompe, la moitié de St Quentin est bloqué pour notre passage.
22h32 Voilà une bonne chose de faite ! 75h42 pour 1232km.
Je croise Robert Cohen avec qui nous avions fait le brevet des 600 en Juin, on réfléchit ensemble sur la position de Benjamin : il vient d’arriver à Vilaines en retard d’une heure sur le temps limite mais apparemment l’organisation valide son passage.
Il lui reste donc 234 km à parcourir en 14 heures, c’est peut-être encore jouable ? mais il n’a plus de marge pour faire une halte et on ne connaît pas son état de fatigue.
Plus délicat : il doit pointer au prochain contrôle à Mortagne avant 3h00 du mat’, soit 80 km en moins de 4 heures ? là il faudra compter sur la bienveillance des organisateurs …
Une seule idée maintenant …DORMIR !
Le problème : le gymnase est surchargé et bien peu confortable, alors c’est râpé pour une bonne nuit mais de toute façon je crois que l’excitation n’est pas encore retombée alors on ne change pas d’habitude ….et je me cale dans un coin (sans la couverture de survie cette fois-ci !) pour reposer quelques heures.
Réveil à 7h30 : c’est Benjamin, les nouvelles sont mauvaises puisqu’il n’est toujours pas arrivé à Mortagne, il a du faire une longue halte à Vilaines pour se reposer.
Calcul rapide qui va se confirmer : il va passer au contrôle avec 7 h00 de retard et sera donc disqualifié.
Benjamin me demande finalement d’aller le récupérer à Mortagne, 140km en voiture vers la Bretagne, j’y arrive vers 10h30 en même temps que lui.
Effectivement les équipes de la base de contrôle sont entrain de plier bagages.
Retour à Bagnols vers 19h00 avec quelques siestes forcées en route.
Bilan :
J’ai une pensée pour Benjamin qui a courageusement parcouru 1090 km en 87 heures, belle performance même si son entrainement trop léger ne lui a pas permis de boucler ce PBP.
Me concernant c’est une grosse satisfaction, je n’ai jamais douté de finir cette épreuve parce que j’avais fait « le métier » comme le veut l’expression et rien n’a été laissé au hasard dans ma préparation tant au niveau physique que du matériel.
La cerise sur le gâteau c’est ce temps de 75h42 qui découle principalement de la gestion des temps de sommeil : 5 heures en 3 jours composées en fait de nombreuses micro –siestes un peu comme les navigateurs = 20 min dés l’apparition de signes de fatigues.
Repousser ces limites pour tester l’immense capacité d’adaptation du corps humain et ainsi mieux se connaître ; c’est certainement ma motivation principale pour ce genre de défis.
Donc mon temps final se décompose comme ceci :
60 de selle
10 de pause contrôles, repas,…
5 de sommeil.
Donc devinez l’endroit qui me fait le plus mal ?
La réponse c’est : les pieds contrairement à ce que vous pensiez ! le fait d’avoir les pieds bloqués longtemps dans nos chaussures rigides et d’écraser les nervures etc= j’ai encore les 2 orteils engourdis après 12 jours.
Sinon pas de séquelle, un autre monde par rapport à l’état ou on arrive à la fin d’un marathon par exemple, pour ceux qui connaissent.
Comme le dit Florence Girard, notre illustre co-équipière bagnolaise : ce genre d’épreuve est accessible à tous avec bien sûr la motivation et l’entrainement qui va avec.
2015 prochaine édition du Paris-Brest-Paris avec une équipe de bagnolais au départ ?
Remerciements à tous ceux qui nous ont suivi sur le site de l’épreuve, qui ont envoyés des petits sms d’encouragement ou qui ont téléphonés pendant ce périple.
Et aussi à tous les membres du club avec qui j’ai beaucoup de plaisir à rouler en semaine ou le samedi et qui me permettent de m’améliorer un peu à chaque fois.
Je n’oublie pas mon vélociste préféré Jean-phi. chez Mondovélo. Ainsi que tous les proches qui me supportent toute l’année, « supporter » dans tous les sens du terme !
Voici conclu ce dernier compte-rendu, j’y ai presque passé plus de temps que pour faire le PBP, mais c’était un plaisir de vous faire partager « un peu » cette bien belle aventure.
NB : il y a certainement des approximations, des oublis et quelques passages ou je me la « joue » un peu mais l’essentiel y est !
NB2 : si vous avez des idées de périples au long court pour 2012 je suis preneur…
Préparation de Didier Hamon et Benjamin Valls pour - Paris Best Paris -
Voici le compte-rendu de Didier Hamon
Samedi 11 et dimanche 12 Juin,
Brevet 600 km d’Espalion (12), le Sud-ouest pour changer un peu de nos paysages méditerranéens.
Le parcours détaillé est en fichier joint.
Les grandes lignes: Ste Enimie – Gorges du Tarn – Millau –Ste Afrique – Albi- Gaillac
Montauban – Cahors – Figeac – Decazeville – Rodez et retour Espalion.
Dénivelé 5600+ et 5 départements traversés Lozère - Aveyron – Tarn – Tarn et Garonne – Lot.
Conditions météo: idéales y compris la nuit – du vent de face samedi dans les gorges du Tarn.
Bonne nouvelle au départ: nous ne sommes plus deux comme l’organisation me l’avait laissé entendre MAIS 3!
Robert Cohen licencié au club de Gignac (34) : 8000 km au compteur depuis le début de l’année, Paris Brest Paris en 2007, et qui tente là son deuxième 600 km en 15 jours d’intervalle.
Comme lors de nos précédents brevets Benjamin y va de sa petite crevaison d’ « avant brevet » ; ça doit être une cérémonie rituelle qu’il organise secrètement avant chaque départ pour conjurer le sort ou quelque chose de ce genre qui m’échappe.
Donc comme d’habitude on part avec 15 minutes de retard, gros avantage cette fois : pas la peine de cravacher pour rejoindre ceux qui sont devant!
4h15 jusqu’au petit jour, nous roulons prudemment tous les 3.
1ER Contrôle à Ste Enimie au km90 vers 8h00.La descente du Causse Sauveterre vers ce joli village nous dévoile un superbe panorama sur les gorges du Tarn c’est le plus beau tronçon du parcours. Petit déjeuner à la boulangerie du coin et ça repart.
Gorges du Tarn jusqu’à Millau avec le vent de face donnant l’impression de ne pas avancer, nous prenons chacun notre rythme, je ne reverrai plus Benjamin avant l’arrivée.
Traversée de Millau, passage sous le viaduc direction Ste Afrique : nombreuses bosses au programme.
Malgré la solitude, le beau temps et le dépaysement des différentes régions traversées nous aident à avancer.
Au km200 à St Cernin sur Rance je suis rejoint par Robert que j’avais dépassé à mon insue dans Millau, nous roulons quelques km ensemble avant une pause casse-croute vers 13h00.
6 km de montée avec des passages à 10% nous attendent aussi sec, Robert est parti devant je le reverrai quelques 100 km plus tard.
Km 230 une petite alerte crampe me remet les idées en place, la température clémente me fait oublier de boire suffisamment.
N’ayant pas de boisson énergétique (pour l’avoir oubliée à la maison) je me concocte, avec la complicité d’un bar man albigeois, une mixture eau+sirop de menthe+sel et en remplit une gourde.
Plus de problème à ce niveau là jusque l’arrivée.
2 éme Contrôle Albi km253
Dans ce paysage typique de « terre rouge » et de maison en brique rose la traversée d’Albi se fera sans complication direction Gaillac puis Montauban.
C’est là que je rejoins Robert, fatigué, qui me propose de nous restaurer dans cette ville avant la nuit.
Pourquoi pas ! Ce sera donc Kebab frites au programme, il faut au moins ça pour affronter la nuit.
Coup de tél de Benjamin : il a environ 1h30 de retard, je lui redis de rouler le moins possible de nuit ; seul ça devient vite dangereux…
La nuit est tombée, je roule tranquillement avec Robert sur de petites routes calmes du Tarn et Garonne, nous atteignons Lauzerte, petit village perdu au sommet d’une colline : 3 éme Contrôle au km365, il est 22h40.
Nous décidons de pousser jusque Cahors : 4 éme contrôle au km 402 que nous atteignons vers 00h30.
L’objectif était de s’y arrêter dormir si notre avance sur le délai limite de passage le permettait, c’est largement le cas et nous posons nos « bagages » au premier hôtel sur notre route :
Douche et 5 heures de sommeil.
Départ à 5h30 nous longeons en partie le Lot jusque Figeac atteint 2 heures 30 plus tard pour notre petit-déjeuner ! 5 éme contrôle km 477
Ce parcours matinal était facile malgré les courbatures de la veille, de mon côté je déplore une douleur sur la face supérieure du genou style début de tendinite rotulienne ?
Je paye peut-être le fait d’avoir pas mal « matraqué » sur le grand plateau la veille et puis peut-être une hydratation insuffisante, tout ça est à méditer pour PBP mais pour l’instant et jusqu’à l’arrivée cette douleur sera de la partie.
Robert qui roule quelques mètres devant moi voit un jeune cerf affolé lui couper la route, il l’a vraiment frôlé ; impossible de réagir ca va trop vite ! ça sera le seul épisode un peu « aventure » du périple.
6 éme contrôle à Decazeville ( youpi on est de retour dans l’Aveyron !!!!) km 505 vers 13h30.
Le temps d’une pause « pâtisserie » = un flan et un café.
Vous aurez noté que pendant tout ce périple les produits utilisés sont à des années lumières de ce qui se fait de mieux pour le Tour de France, je ne vous ai pas non plus parlé des quelques bières emmagasinées ici ou là ! ( je veux ici ET là )
2éme coup de téléphone de Benjamin qui se trouve plus ou moins à 1 heure derrière nous.
Je décide de continuer à mon rythme vers le contrôle n° 7 à Rodez, Robert fatigué décide de se reposer en attendant Benjamin.
Interminable et difficile tronçon, le soleil plombe et je ne peux pas prendre mon rythme normal à cause de cette douleur au genou.
Rodez 13h00, je voulais grignoter quelque chose, mais je me dis qu’il vaut mieux en finir tant que la machine est chaude (vieux souvenirs de course à pieds et des caprices de tendons d’Achille quand ils étaient froids)
Coup de tél. à l’organisateur de ce challenge pour lui indiquer mon arrivée vers 15h30, nous sommes tous deux à l’heure à Espalion-salle des sports.
600km en 35h30. A peu prés 5 heures de pauses diverses en cours de route et 5 heures de sommeil, 24 km/h de moyenne en temps de roulage effectif.
Le délai maxi est de 40 heures.
Benjamin et Robert finissent 1 heure plus tard.
Chapeau encore une fois à Benjamin qui n’a quasiment pas dormi de la nuit pour réduire les écarts.
Il a roulé 450 km tout seul.
Pas grand-chose à dire sur ce 600, si ce n’est qu’on est soulagé de le valider : On est officiellement inscrit pour Paris Brest depuis quelques jours.
Ces brevets obligatoires de 200, 300, 400 et 600 km à faire impérativement dans les 6 mois précédents le PBP forgent le moral pour certains et en font réfléchir pas mal d’autres sur leurs capacités à boucler de telles distances.
Intéressant aussi pour tester le matériel adéquat (braquet, éclairages, tenues, alimentation …) c’est ce côté que je retiens.
Il y a un proverbe breton qui dit « le courage croit en osant la peur en hésitant »
Rendez-vous à Brest pour une dégustation de galettes saucisses dans la journée du 23 Aout.
En attendant on se verra le lundi 27 Juin pour la soirée de clôture du club.
Merci à tous ceux qui nous ont encouragés lors de ces brevets, j’espère que mes comptes-rendus ne sont pas trop ennuyeux !
Didier Hamon.